Mausolée (Gumbez) de Manas, Kirghizistan
D’après une des légendes, le mausolée de Manas aussi appelé « gumbez de Manas » situé dans le complexe nommé Manas Ordo, dans la province de Talas, est la dernière demeure du grand guerrier et héros kirghiz. Le mausolée fut construit par Semetey, le fils de Manas, qui y transféra la dépouille de son père tué à Akhyrtach. D'après une autre légende plus répandue, le mausolée fut construit par l'épouse de Manas, Kanykeï, qui ordonna d'inscrire sur le mausolée le nom d'une femme riche afin de détourner l'attention de ses ennemis.
Le mausolée de Manas est situé au bord de la rivière Karakol, à la confluence de la rivière Talas, au pied de la montagne, communément appelée « poste d'observation de Manas ». Non loin du Mausolée, il y a un ancien cimetière qui date du Ier au IVe siècle après Jésus-Christ. Dans L'Épopée de Manas, le héros Manas est originaire de Talas, il est donc logique qu'il y soit enterré.
Le mausolée ressemble à d'autres monuments du XIVe siècle. Sa façade est principalement composée de rainures avec des inscriptions et des motifs historiques et religieux. Une des inscriptions est réalisée dans le style Koufique (une des plus anciennes formes calligraphiques de l'arabe). Il y est répété le mot al'-mulk (la force, la direction), représentant l'abréviation de l'exclamation louangeuse « Le pouvoir appartient à Allah ! ».
Une autre inscription réalisée dans le style divanî dit : « C'est le majestueux mausolée de la femme vertueuse, chaste et très illustre Kenizek-Khatun, fille de l'émir Abuk. ». Une autre partie du Mausolée, avec une inscription énumérant les nombreuses qualités de Kenizek-Khatun, n'a pas été conservée. Les seuls mots qui restent inscrits sont « quatre » et « le Ramadan ».
Dans le style et la manière d'écrire, on observe des analogies avec les inscriptions d'autres monuments architecturaux construits sur le territoire de l'Asie centrale dans la seconde moitié du XIVe siècle après Jésus-Christ.
À l'époque de Manas, il y avait une tradition selon laquelle des ennemis venaient et détruisaient les lieux de sépulture, alors Kanykeï fit inscrire le nom d'une femme sur le mausolée pour induire en erreur les ennemis de Manas et ainsi préserver son lieu de sépulture.
En effet, lorsque des archéologues ouvrirent la tombe, ils y trouvèrent le squelette d'un homme mesurant environ 2 mètres de haut (6,5 pieds), et non pas celui d'une femme. Les universitaires et les experts se basèrent sur cette découverte pour affirmer qu'il s'agissait bien du mausolée de Manas, le guerrier légendaire, et non celui de la princesse mentionnée dans l'inscription à l'extérieur du mausolée.
Même si certaines personnes sceptiques affirment encore que Manas n'a pas été enterré dans ce mausolée, le site est néanmoins devenu une destination populaire et un site spirituel important au Kirghizistan.