Tapis turkmènes
À l'origine, les tapis au Turkménistan étaient exclusivement un élément pratique de la vie quotidienne. Dans les temps anciens, les tribus nomades possédaient plusieurs variétés de tapis, chacun ayant une fonction particulière. Par exemple, les tapis de prière, les tapis décoratifs étaient utilisés pour les fêtes de famille, tandis que les chuvars remplaçaient les commodes et les armoires et que les tapis Gapalyk servaient à se réchauffer et à décorer la maison. À l'aide d'un tapis, on peut diviser une pièce en plusieurs pièces, décorer le dos des chevaux et des chameaux, et étendre un tapis dans les champs pour se sentir chez soi. La transition des Turcs vers un mode de vie sédentaire a permis de transformer cet artisanat ancien en véritable art. Le savoir-faire en matière de fabrication de tapis se transmettait de génération en génération, de mère en fille. Outre le respect de la technique de tissage des tapis, une attention particulière était accordée au choix des matériaux et des peintures, car un tapis était censé durer des siècles.
Le tapis est un véritable symbole du Turkménistan, comme les tulipes en Hollande, le samovar en Russie ou les cigares à Cuba. Selon la légende populaire, les gyols (motifs dans le dessin du tapis) transmettent les anciens préceptes d'Oguz Khan, un héros légendaire vénéré dans le pays et considéré comme l'ancêtre de tout le peuple turkmène. Les tapis du Turkménistan sont généralement réalisés dans des teintes rouges et les ornements ont une structure géométrique stricte. Cependant, malgré les similitudes dans la conception des tapis turkmènes, chaque tribu du pays possède un motif individuel et un ornement unique qui ne se répète jamais.
Certains experts pensent que le gyol est basé sur le symbole du soleil, et que la tradition d'inclure des motifs géométriques dans le tissu du tapis est apparue il y a des milliers d'années, lorsque le culte du soleil triomphait dans ces terres.
Un tapis du Turkménistan est une véritable œuvre d'art, dont la création absorbe beaucoup de temps et d'efforts. On peut comprendre l'échelle des dépenses pour la production d'un tapis si l'on estime quelques chiffres. En une heure, un fabricant de tapis fait au moins 3 000 nœuds et donne de nombreux coups de peigne. En une seule journée de travail, le nombre de coups atteint plusieurs milliers, et le poids du peigne atteint souvent 1 kg. Ce travail est effectué jour après jour pendant plusieurs semaines, et souvent pendant des mois. En regardant un tapis turkmène et en admirant sa beauté et sa minutie, rappelez-vous que ce chef-d'œuvre a été créé par un travail acharné.