Kunya-Ourguentch au Turkménistan
Circuits, attractions et choses à faire à Kunya-Ourguentch
Kunya-Ourguentch (Keneurguentch ou Kounia-Ourguentch), à ne pas confondre avec la ville d'Ourguentch en Ouzbékistan, est une réserve architecturale, située à 480 kilomètres au nord d'Achgabat.
Il s'agit d'une ville ancienne, dont la première mention remonte aux IIIe et Ier siècles avant Jésus-Christ. Elle figure même dans l'Avesta, le livre sacré des zoroastriens. La ville y est appelée Urva (Urga). Les caravanes de la Grande Route de la Soie passaient par là, et les Chinois appelaient la ville Yue-Gan, bien qu'elle soit située sur le territoire de l'État du Khorezm.
Au milieu du VIIIe siècle, elle fut conquise par les Arabes et, en 995, elle fut renommée Gurgandj et elle devint la résidence du Scheikh du Khorezm. La population commença alors à y emménager et elle devint bientôt la deuxième plus grande ville après Boukhara, la capitale de l'Empire des Samanides.
Au début du Moyen Âge, Gurgandj a connu un essor culturel. À la même époque, la ville, située à l'intersection de routes commerciales, était un centre de commerce important.
Ce centre culturel et commercial majeur du Moyen Âge accueillit des scientifiques célèbres tels qu'Avicenne (Ibn Sina), Abū l-Rayḥān Muḥammad ibn Aḥmad al-Bīrūnī dit Al-Bīrūnī ou Abou-Rihān et d'autres penseurs connus de l'époque. Ils travaillaient à l'Académie de Mamun. C'est d'ailleurs là qu'Avicenne commença à rédiger le « Canon de la médecine » et le « Livre de la guérison ».
À plusieurs reprises, Gurgandj fut conquise par les Maʾmunids, les Khwârazm-Shahs (Anushtigin) et par Gengis Khan lui-même.
Au XIVe siècle, la ville fut subordonnée au khan ouzbek, sultan de la Horde d'or.
En 1221, la ville, considérée comme « le cœur de l'islam », s’est insurgée contre Gengis Khan et fut détruite par les Mongols. Kunya-Ourguentch récupéra rapidement son pouvoir après cette défaite.
Selon le marchand et voyageur Ibn Batuta, Gurgandj devint alors la plus grande des villes turques.
Mais en 1388, l'armée de Tamerlan, qui voyait la ville comme une concurrente de Samarcande, l'a mise à nouveau à sac.
Après cela, Kunya-Ourguentch tomba dans l'oubli jusqu'en 1831, lorsque le canal Khan-Yab fut construit. C'est la raison pour laquelle de nombreux grands monuments de Kunya-Ourguentch ont survécu, certains en mauvais état et d'autres sont pratiquement restés intacts et ils attirent l'attention des spécialistes et des touristes.
En 1924, Kunya-Ourguentch, autrefois majestueuse, devint un village soviétique faisant partie de la République socialiste soviétique du Turkménistan. En 1992, le village fut rebaptisé Köneürgenç et, sept ans plus tard, il obtint le statut de ville.
Curiosités à Kunya-Ourguentch
Toutes les attractions touristiques de Kunya-Ourguentch sont situées dans la vieille ville. Les sites historiques de Kunya-Ourguentch sont inscrits sur la Liste du patrimoine mondial de l'UNESCO. Jadis, les caravanes de la Grande Route de la Soie passaient par là. Aujourd'hui, on peut admirer plusieurs édifices datant des XIe et XVIe siècles qui ont été préservés dans la ville.
Les principaux lieux d'intérêt de Kunya-Ourguentch sont :
Le mausolée de Najm al-Dîn Kubrâ (XIIe et XIIIe siècles).
Le mausolée de la princesse mongole Turabek Khanum (Turabeg-Khanym) (XIIe et XIVe siècles), où la fille du khan ouzbek est enterrée. Le mausolée est intéressant avec son dôme en mosaïque représentant des fleurs et des étoiles. On pense que cet ornement n'a pas d'équivalent.
Le minaret de Kutlug Timur (XIIe au XIVe siècle) qui est le plus haut minaret d'Asie centrale, sa hauteur est de 60 à 62 mètres. Les chiffres varient légèrement selon les sources. Le majestueux minaret faisait auparavant partie d'une mosquée qui fut détruite.
Le mausolée de Kyrk Molla (IIe siècle avant notre ère au IIIe siècle après Jésus-Christ). La forteresse de Kyrk Molla est le monument le plus ancien de Kounia-Ourgentch. Lorsqu'elle a vu le jour, elle portait un autre nom. Au XIIIe siècle, le dirigeant de la ville décida de faire construire un palais pour les scientifiques sur ce site, espérant que quarante mille mollahs (lettrés) y travailleraient.
La madrasa et le mausolée d'Ibn-Khajib (du XIVe au XVIe siècle).
Les mausolées du Scheikh Azizan Ali Ramitani (du XIIIe au XIVe siècle), de Seid Ahmed (du XIIe au XIVe siècle), de Piryarvali (du XIVe au XVIIe siècle), de Guligerdan (XIIe siècle), de Khorezimbag (du XIIIe au XVIIIe siècle), Dachkala (du XIVe au XVIe siècle), de Matkerim Ishan (des XIXe et XXe siècles), du Sultan Ali (1580), de Khwârazm-Shah Ala ad-Din Tekish (XIIIe siècle) avec un minaret datant du XIVe siècle.
La madrasa de Dachmetchet (de 1903 à 1908) et la forteresse Ak-Kala (Akgala) (du Ier au XIIIe siècle).
La ville médiévale d'Ak-kala est à visiter, on y trouve le minaret de Mamun (Al-Ma'mûn) construit entre le Xe et le XIe siècle, le plus ancien bâtiment de la ville (XIe siècle), ainsi que le mausolée du Khwârazm-Shah Il-Arslan aussi nommé le mausolée de Fahr-ad-din Razi (Fakhreddin Razi), construit au XIIe siècle et d'autres monuments architecturaux situés sur le territoire de Kunya-Ourguentch tels que le magnifique Portail d'un édifice inconnu datant de la période du XIIe au XIVe siècle.
Peu de monuments historiques ont survécu jusqu'à aujourd'hui, c'est pourquoi nous vous conseillons de visiter chacun d'entre eux.