Tcholpon-Ata et les pétroglyphes au Kirghizistan
Tcholpon-Ata abrite un musée en plein air populaire, parfois appelé le Jardin de Pierres, situé sur une superficie de 42 hectares. Le musée en plein air des pétroglyphes se trouve juste à l'extérieur du centre-ville.
Le musée présente des desseins et des gravures monumentaux préhistoriques comme les cromlechs (cercles de pierre) qui sont des enceintes mégalithiques dédiées au culte de la période néolithique et de l'âge du bronze, des monuments funéraires et des pétroglyphes datant de 2000 ans avant Jésus-Christ et jusqu'au IVe siècle avant notre ère. Il y a des tablettes sur les pierres qui indiquent leur date de création et leur fonction. Pour faire le tour du Jardin de Pierres, il faut suivre les itinéraires flèchés.
Le trajet le plus court prend 20 à 30 minutes. Il existe également un itinéraire plus long menant à la partie supérieure du musée et où les visiteurs peuvent examiner la collection de pierres, découvrir des peintures rupestres, des cromlechs et profiter de la vue magnifique sur la baie de Tcholpon-Ata.
On pense que le meilleur moment pour visiter le musée est tôt le matin ou tard le soir, quand les contours des desseins sont clairement visibles et que l’atmosphère est remplie des sons des prières du matin ou du soir. Il est probable qu'auparavant un temple existait sur le site du musée, où les anciens priaient les Dieux, en particulier le Dieu du Soleil. La taille des blocs erratiques est variée entre 30 centimètres et 3 mètres. Plusieurs desseins sont réalisés dans le style Sakas-Scythes, c’est-à-dire qu’ils représentent des chasseurs, des scènes de chasse avec la participation de léopards apprivoisés. Un dessin représente des léopards en mouvement. C’est l’unique dessin de ce type en Asie centrale.
La plupart des blocs erratiques sont orientés vers le sud-est et le sud-ouest, c'est pourquoi il y a des raisons d'associer leur origine à des cérémonies religieuses. On suppose que les cromlechs servaient d'instruments astronomiques. Le symbole du soleil est souvent accompagné de chars représentés sur des rochers ainsi que des desseins de personnes (chasseurs) et d'animaux.
Parmi les dessins d'animaux, on trouve le plus souvent celui du cerf. L’image de la biche est plus typique en Altaï, à Semiretchie (7 rivières) et dans le sud de la Sibérie. Il est à noter que l'une des grandes tribus kirghizes s'appelait Buğu (Cerf rouge).
Avec la propagation de l’Islam en Asie centrale, l’art de la peinture rupestre a disparu, car les dessins rupestres d’animaux et d’êtres humains étaient interdits. Néanmoins, de nombreuses formes utilisées dans les pétroglyphes se retrouvent encore dans les motifs des shyrdaks (tapis de feutre kirghiz) et dans d'autres objets artisanaux populaires. En effet, elles constituent la base de motifs montrant différentes parties d'animaux (cornes, ailes, griffes).
Une autre collection de pétroglyphes a été trouvée sur les contreforts des montagnes de Koungei Ala-Too, qui s'étendent le long de la rive nord du lac Issyk-Koul, à la frontière entre le Kirghizistan et le Kazakhstan. Néanmoins, le Jardin de Pierres est situé dans un endroit plus facilement accessible et préservé.
Les desseins rupestres étaient gravés avec des outils en métal ou en pierre et peints. Au cours des siècles, sous l'effet des rayons brûlants du soleil, les pétroglyphes ont acquis des nuances noires et brunes. Le site a subi l'usure du temps en raison du grand nombre de visiteurs et des récentes tentatives visant à préserver les desseins qui ont été entourées de controverses, certains craignant que les produits chimiques utilisés pour réparer les artefacts ne les aient endommagés davantage.